Certaines NADO (Agences Nationales Antidopage) nous contactent régulièrement pour nous demander notre avis sur certains compléments alimentaires ou produits nutritionnels destinés aux sportifs. Ces agences s’inquiètent, à juste titre, qu’un produit en vente libre puisse contenir (à l’insu du sportif) une ou plusieurs substances interdites…
Des produits se présentent comme « antidopage » alors qu’ils ne disposent d’aucune garantie.
Très récemment, nous avons reçu une demande d’expertise concernant une marque qui vend légalement ses produits en Europe et qui présente sa dernière « innovation » comme étant exempte de substances interdites. Un label qualité est même apposé sur la publicité pour rassurer le consommateur.
Voici cette publicité :
(Nous avons flouté le nom de ce produit car notre travail ne consiste pas à créer une liste de produits à bannir (ça leur ferait de la publicité) mais au contraire à valoriser les marques qui jouent le jeu de la transparence vis à vis des consommateurs sportifs)
Pour répondre à la demande de cette NADO, nous avons effectué des recherches sur ce produit qui contient, en effet, une substance interdite dans sa formulation…
Quelques clés pour comprendre et pour s’y retrouver…
Attention aux labels « qualité »
Un label qualité (comme dans cette publicité) n’est pas un gage de garantie antidopage. En effet, la plupart des labels qualités s’appuient sur les bonnes pratiques de fabrication et sur le système qualité mis en place par le metteur en marché. Il est tout à fait possible de fabriquer des produits contenant des substances dopantes en respectant un process de qualité.
Attention aux labels « bio »
De la même manière, il est tout fait possible de produire un produit 100% Bio qui soit totalement contre-indiqué aux sportifs. L’idée que le dopage est une pratique artificielle peut laisser entendre que le dopage est forcément quelque chose de « chimique ». Rien n’est moins vrai. Prenons l’exemple du cannabis. Il s’agit d’une plante qui pourrait très bien être cultivée de manière biologique. Elle n’en resterait pas moins totalement proscrite pour les sportifs.
Attention aux « auto-labels »
Il s’agit là d’une approche 100% marketing. Imaginez vous un instant, créer votre restaurant et vous attribuer vous même 3 étoiles. Évidemment, cela n’aurait aucun sens… Il faut toutefois rester vigilant et ne pas sous estimer la puissance du marketing qui sait souvent trouver les « bons » mots pour rassurer en affichant des arguments fallacieux.
Bien comprendre ce qu’est la Norme antidopage
Depuis 2010, nous avons oeuvré à la création d’une norme antidopage afin que notre référentiel (WALL-Protect à l’origine) puisse également reposer sur une base approuvée de manière consensuelle. Si cette norme (éditée en 2012) permet de poser les bases minimales d’une fabrication exemptes de substances dopantes, il n’en demeure pas moins qu’il ne s’agit que d’un texte. Il ne s’agit en aucune manière d’une preuve pour le sportif que le produit ne contient pas de substances dopantes. Aujourd’hui, des marques peuvent (et ont même le droit) de s’autoproclamer conformes à cette norme. Ce n’est pas suffisant. Un petit peu comme si un sportif ne souhaitait pas être contrôlé sous prétexte de se déclarer « conforme » aux règles du code mondial antidopage…
Si notre équipe travaille depuis 2005 à la labellisation antidopage de centaines de références, c’est justement pour éviter aux sportifs de tomber dans les pièges mentionnés ci-avant.
Dans notre site, vous pouvez découvrir toutes les étapes et exigences que nous mettons en oeuvre pour labelliser une référence. Vous pouvez également discriminer positivement les marques qui jouent le jeu de la transparence pour les sportifs.
Les fédérations et l’ensemble des acteurs du sport ont les moyens de préserver concrètement leurs athlètes d’un dopage par inadvertance ou d’un problème de santé.
Pour cela, il suffit simplement de diffuser la bonne information…
Dorian Martinez
CEO SPORT Protect